Au niveau politique, le Gouvernement a mis en place une Comité national de gestion des épidémies COVID-19 (CNGE). Le comité est dirigé par le Premier Ministre avec pour attributions de donner des orientations et des stratégies de lutte contre la pandémie, de coordonner la mise en œuvre de la riposte, de mobiliser les ressources, de coordonner les appuis des différents partenaires, etc. La coordination technique de la riposte, quant à elle, est portée par le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS). Cette coordination est subdivisée en six (6) sous commissions :
– Surveillance épidémiologique et contrôle sanitaire aux points d’entrées ;
– Laboratoire ;
– Communication sur les risques et engagement communautaire ;
– Prévention et contrôle des infections ;
– Logistique ;
– Prise en charge des cas.
Pour faciliter le travail de cette commission et limiter la propagation de la maladie, de nombreuses mesures sont prises dès la dernière décade du mois de mars. Il s’agit de :
– l’instauration de dispositifs de lavage des mains (eau et savon) ou utilisation de gel hydro alcoolique ;
– l’interdiction de se serrer les mains, ou de s’embrasser ;
– la mise en quarantaine des villes ayant au moins un cas de Covid-19 ;
– tousser/ éternuer dans le creux du coude ou utiliser un mouchoir à usage unique ;
– le port obligatoire de barrières (bavettes, masques…) ;
– la limitation du nombre de participants pour les rencontres/réunions, ateliers, formations à moins de 50 personnes ;
– un couvre-feu de 21h à 04 heures du matin ;
– la distanciation sociale (au moins 1 mètre entre 2 personnes) ;
– la suspension des manifestations ou activités d’envergure nationale ;
– la fermeture des boîtes de nuit ; maquis et débits de boisson jusqu’au 15 mai 2020
– les services à emporter dans les restaurants (interdiction stricte de disposer des places assises) ;
– la fermeture des écoles (maternelle jusqu’au supérieur) ;
– la fermeture des frontières terrestres, ferroviaires et aériennes.
L’annonce de ces mesures a fait l’objet d’une intervention télévisée du Président du Faso, Monsieur Roch Christian Kaboré, le 20 mars 2020. Dans une seconde adresse à la nation faite le 2 avril 2020, le Président du Faso est revenu sur l’incidence de cette maladie sur l’économie nationale. Il déclarait alors que le taux de croissance pour l’année 2020 passait de 6,3% à 2% et que la baisse des recettes publiques s’évaluerait à 306 milliards de FCFA ; le tout suivi d’une baisse généralisée des activités économiques causée par les mesures de riposte prises. Une série de mesures d’accompagnement des populations à faible revenus et des entreprises durement éprouvées par la pandémie vont alors être annoncées. C’est, entre autre, la gratuité ou des remises sur les factures d’eau et d’électricité, la distribution de vivres, l’exonération de la TVA sur la vente de certains produits, la suspension des loyers pour les commerçants des yaars et marchés, la prise en charge des frais de gardiennage, la gratuité du stationnement des taxis, etc. Le coût total de ces mesures est évalué à environ 394 milliards de FCFA. Le Président du Faso va alors appeler à la solidarité nationale et internationale.
L’appel à la mobilisation sociale
Les entreprises de droit burkinabè sont les premières à répondre à cet appel. Dès le 26 mars 2020, l’institution bancaire Coris Bank International annonce un don de deux cent millions de FCFA. De nombreuses autres entreprises lui emboîteront le pas. D’autres initiatives, plus individuelles, viendront en appui à l’Etat. C’est par exemple l’appel à contribution à travers les réseaux sociaux de Mme Nestorine Sangaré, ancienne ministre de la Femme qui a permis de mobilisé dix-neuf millions de Francs, le Coronathon lancé par le Président de l’Assemblée nationale, M. Alassane Bala Sakandé, Actu Covid-19, une émission promue par BF1 et qui invite à la contribution populaire à travers des transferts mobiles, etc. Des ONG nationales vont également aider à la mobilisation des ressources. C’est le cas de l’Initiative Privée et Communautaire pour la santé et la riposte au VIH/Sida au Burkina Faso, qui, avec son partenaire Enfants du Monde Suisse a mobilisé environ 180 millions de FCFA au profit du ministère de la Santé. A la date du 6 mai 2020, le compte de riposte du Covid-19 au niveau du Trésor public affichait 1 773 228 718 F CFA selon le ministre de la Communication. Un montant qui n’inclut pas les nombreux dons en nature.
Des partenaires techniques et financiers du Burkina Faso ont également fait parleur leur cœur. L’Union Européenne a contribué à hauteur d’environ six milliards en nature (masques de protection, gel, kits de lavage de mains, etc.), la Coopération allemande 126 millions en nature, le Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme a mis à la disposition du Burkina Fasoplus de deux milliards de FCFA.
Le monde communautaire, de son côté, s’est organisé pour participer à la prévention de la pandémie. Une initiative citoyenne dénommée « Comvid Covid-19 » a été lancée le 8 avril 2020 par des organisations de la société civile. L’initiative consiste à recruter des volontaires pour mener des actions de sensibilisation dans les marchés, les yaars et les lieux de culte.
CCM et La contribution du Fonds mondial à la lutte contre le COVID 19
Le CCM/Burkina a mis en place un comité pour la participation des trois récipiendaires principaux que sont le SP/CNLS-IST, le PADS et IPC/BF. Chacun des Récipiendaires Principaux (PR) a élaboré le plan des activités du 1er Semestre 2020 qui ne peuvent être réalisées à soumettre au Fonds mondial afin de contribuer à la lutte contre le COVID 19. De même, chaque RP procéder à la soumission des plans de continuité des interventions du Fonds mondial dans le contexte du COVID-19.
Le Secrétariat du Fonds mondial a approuvé la demande de Contribution du CCM au plan de riposte national COVID-19, pour un montant de EUR 3,223,125 (soit 2, 114,231,421 Fcfa).
Ce montant est issu des économies réalisées dans la subvention BFA-M-PADS (Paludisme-RSS) et sera décaissé et justifié selon les procédures habituelles de gestion du PADS et du Fonds mondial.
De plus, le Fonds mondial a lancé le 22 Avril un nouveau dispositif de riposte à la COVID-19 d’un montant initial de 500 millions de dollars US dont l’objectif est d’aider les pays à lutter contre la pandémie, à en atténuer l’impact sur les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, et à apporter des améliorations d’urgence au sein des systèmes de santé et des systèmes communautaire. Pour plus d’informations, referez-vous au site du Fonds mondial : https://www.theglobalfund.org/fr/covid-19/response-mechanism/
La lueur d’espoir
Ces différentes actions combinées ont permis de freiner un tant soit peu la progression de la pandémie si bien que la Coordination de la riposte a affirmé que le pic de la pandémie a été atteint dans la semaine de 6 au 12 avril 2020. En effet, depuis le mi-avril, le nombre de nouveaux ne dépasse guère 10, sauf le 6 mai 2020 où 41 nouveaux ont été détectés, en majorité des cas importés du Niger.Cesbonnes nouvelles ont été accompagnées d’un assouplissement des mesures de restriction des libertés individuelles et collectives. Les transports interurbain et interurbain ont repris respectivement les 3 et 5 mai 2020, les mosquées de la Fédération des associations islamiques du Burkina Faso ont rouvert leurs portes le 02 mai 2020, la réouverture des maquis et bars dancing quant à elle, est annoncée pour le 15 mai de l’année en cours. Cet assouplissement des mesures de riposte se font dans un contexte de généralisation du port du masque, décidée depuis le 27 avril 2020. La ligne de mire, c’est désormais le contrôle de la pandémie. Pour ce faire, les cas contacts sont désormais testés. Conscients des risques de rebond de la pandémie face aux non-respect des mesures barrières, le Gouvernement et ses différents partenaires poursuivent les actions de communication.