Comment appuyer les pays africains d’expression française dans les processus de gouvernance du Fonds mondial ?
Voilà la question à laquelle Initiative 5%, AIDSPAN et le BCA ont apporté une réponse. La collaboration entre ces 3 institutions qui arrive à point nommé. En effet, La région d’Afrique subsaharienne paie un lourd tribut au trois maladies que le Fonds mondial de lutte contre le VIH, la Tuberculose et le Paludisme (ci-après le Fonds Mondial): plus de 70% des personnes vivant avec le VIH en sont originaires; quinze des 30 pays avec le plus grand fardeau de tuberculose sont Africains;dix des 11 pays avec les plus lourds fardeaux de paludisme sont Africains. De fait, les pays Africains francophones (essentiellement en Afrique de l’Ouest et du Centre) sont durement frappés par ces épidémies et accuse un gros retard sur plusieurs fronts que sont l’atteinte des 90-90-90 ou encore la capacité d’absorption. L’ ONUSIDA a d’ailleurs mis en route un plan de rattrapage pour combler le retard accusé par la région. A cela s’ajoute un « handicap » de taille : la circonscription africaine réparti en deux sous – groupes qui ne parlent pas la même langue. En effet, s’il est vrai que la langue de travail est l’anglais pour le FM, une grande partie des pays africains ne s’y retrouvent pas car leur langue d’expression et de travail est le français.
Par ailleurs, l’Afrique concentre la plus grosse charge des 3 maladies et reçoit près de 75% des financements du FM. Il est donc important que de part et d’autre les parties prenantes parlent le même langage et qu’elles aient la même compréhension des enjeux liés à la gouvernance du FM.
Aussi, le Conseil d’administration du Fond Mondial est composé de 20 membres votant dont deux constituent la circonscription africaine (un siège pour la délégation d’Afrique de l’Est et Australe, et un autre pour l’Afrique du Centre et de l’Ouest). Par ailleurs, l’Afrique est représentée par 3 membres au sein de comités du Conseil d’Administration : deux représentants siègent dans le comité Stratégie (dont un francophone issu de l’Afrique du Centre et de l’Ouest) et un autre au Comité Éthique et Gouvernance.
Le « Projet d’appui aux pays des circonscriptions africaines » a ainsi pour ambition d’« Accompagner la circonscription africaine au Conseil d’administration du Fonds mondial dans une structuration de sa communication, la production de savoir et la définition de positionnement sur les grands dossiers du Fonds mondial ». De façon plus spécifique, il a pour objectif de : (i) Renforcer la formation et la préparation des délégations d’AOC aux comités et aux Conseil d’administration du Fonds mondial, (ii) Renforcer le BCA et AIDSPAN pour une meilleure contribution, appropriation etcompréhension de l’impact depolitiques du FondMondialetpour une utilisation optimum des opportunités ( au sein du CA et comités )et de financement du Fonds Mondial parlespaysfrancophones et (iii) Contribuer à la production de savoir et de réflexion sur les sujets prioritaires pour la zone d’AOC.
Le projet financé sur 13 mois et à hauteur de 400. 000 euros et permettra entre autre le recrutement d’un analyste francophone des politiques ainsi que la place de travaux de recherche (Recherche sur la politique de pérennité, co-financement de la transition, Recherche sur l’application de la politique COE et ses conséquences pour la mise en œuvre des subventions, Recherche sur les goulots d’étranglement dans la mise en œuvre des subventions du Fonds mondial en Afrique francophone : défis et meilleures solutions.) sur des sujets clés et importants pour le continent.
Le projet prévoit également l’organisation de deux réunions sous-régionales dont la première s’est tenue du 9 au 10 juillet 2019 à Saly, Portudal-Sénégal au cours de laquelle les ICNs d’Afrique de l’Ouest et du Centre et les partenaires techniques et financiers se sont réunis pour se pencher sur les conclusions du Rapport Consultatif du BIG du Fonds mondial.
Un des premiers résultats visibles de cette collaboration tripartite, c’est le renforcement des relations entre le AIDSPAN et le BCA qui se matérialisera par la signature d’un accord de partenariat entre les deux structures.
Nul doute que ce projet financé par Initiative 5% permettra de renforcer et d’améliorer la participation des pays africains et pour une meilleure appropriation des problématiques et enjeux liés à la gouvernance du FM.