Aborder les obstacles liés au genre et aux droits de l’homme au Sénégal
Les inégalités et les obstacles liés aux droits humains, au genre et à l’âge qui entravent l’accès aux services ont fait l’objet d’une évaluation de référence menée de décembre 2017 à février 2018 dans le cadre de l’Initiative « Breaking Down Barriers » du Fonds Mondial ; en sus du LEA (Évaluation du cadre legal.
Les principaux obstacles qui entravent les droits de l’homme dans le cadre du VIH qui ont été recensés sont les suivants :
- La stigmatisation et la discrimination dans la population générale, les familles et lieux de travail ; Selon la dernière étude stigma 2017, 32% de personnes enquêtées hésitent à se faire dépister par peur des réactions de leur entourage en cas de résultat positif.
- Les comportements discriminatoires envers les personnes vivant avec le VIH : Environ deux femmes sur trois (64 %) et sept hommes sur dix (70 %) se comporteraient de manière discriminante à l’égard des personnes vivant avec le VIH. (Annexe 1, p.255)
- Les membres des populations clés (autres que les personnes vivant avec le VIH) sont confrontés à la stigmatisation et à la discrimination du fait de leur appartenance au groupe en question. 26% des HSH, 15% PS et 7% UDI ont déclaré être victimes de stigmatisation et de discrimination. Cela constitue également un obstacle à l’accès aux services de lutte contre le VIH au Sénégal. Au cours de l’année 2019, l’évolution du contexte a rendu encore plus difficile la mise en œuvre des activités pour la création d’un environnement favorable. C’est pourquoi dans cette demande de financement il est prévu de développer un partenariat avec les décideurs publics, les forces de police, leaders religieux et chefs coutumiers ainsi que les journalistes pour faire le plaidoyer pour le respect et la protection des droits des personnes et faciliter les interventions à l’endroit des populations clés. Aussi, il s’agira d’outiller les intervenants dans la gestion de crise pour renforcer la sécurité des populations clés et des acteurs de mise en œuvre des programmes.
- La stigmatisation et discrimination dans les structures de soins persistent malgré quelques évolutions. En effet 4% des personnes interviewées affirment qu’un prestataire leur a conseillé de ne pas avoir de rapports sexuels.
- Les violences faites aux populations clés et aux personnes vivant avec le VIH ;
- Les inégalités de genre impactant sur la vulnérabilité des femmes et des transgenres et sur la féminisation de la maladie ; la discrimination fondée sur le genre a été identifiée comme un obstacle, en particulier en ce qui concerne les travailleuses du sexe et les femmes vulnérables, mais également les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Les facteurs sociaux, tels que le divorce et les difficultés financières, ont été repérés comme vecteur poussant les femmes sénégalaises à pratiquer le commerce du sexe, et représentent un niveau de vulnérabilité spécifique aux femmes. Les inégalités entre les genres auxquelles sont confrontées les femmes limitent leur capacité à négocier des pratiques sexuelles sans risque ou des prestations médicales et les dépenses associées.
- Les arrières géographiques (accessibilité), financières (coût) et sociales (pauvreté) combinées avec des ruptures de stocks des ARV pour la réalisation des droits économiques et sociaux.
- Le manque ou la perte d’estime de soi, d’amour et de confiance en soi de la part des populations clés et autres groupes vulnérables qui peuvent être amenés à éviter les contacts avec des pairs éducateurs puisque cela impliquerait de révéler leur orientation sexuelle dans un établissement de santé.
- Un environnement de peur et de crainte qui aboutit à une faible couverture des programmes de prévention pour les jeunes populations clés particulièrement les jeunes HSH et PS
- Difficultés à rechercher et à trouver une aide ou assistance juridique ;