Le membre du conseil d’administration du Fonds mondial pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre ( AOC) et Ministre de la santé de la République Démocratique du Congo, S.E. Dr Jean Jacques Mbungani, ainsi que les dirigeants du Bureau de la circonscription africaine pour le Fonds mondial (BCA) ont rencontré le Dr John Nkengasong, Directeur de CDC Afrique.
Bien que les institutions mondiales en matière de santé (IMS) telles que le Fonds mondial, Gavi, Roll Back Malaria (RBM), Stop TB, Global Financing Facility (GFF), Unitaid, etc. dépensent des milliards de dollars US pour relever les défis sanitaires de l’Afrique, il a été observé récemment que les engagements du continent dans les organes de gouvernance des IMS ne sont pas optimaux en raison d’interventions non stratégiques, non coordonnées et sporadiques sans approche concertée. La sélection et la redevabilité des représentants africains au sein des conseils de gouvernance des IMS se font à titre individuel, sans lien formel avec les organismes africains de niveau continental tels que l’Union africaine, les communautés économiques régionales (CER) et le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), ce qui favorise cette approche désintégrée et l’absence de consensus sur les questions politiques prioritaires pour le continent.
En fait, les Africains du secteur public qui représentent le continent au sein de ces organismes ne disposent d’aucun mécanisme formel pour engager les pays, entreprendre des recherches sur les politiques, des analyses politiques et parvenir à un consensus africain sur les questions politiques. Étant donné qu’elle est le plus grand bénéficiaire des ressources des IMS, l’Afrique doit être plus stratégique et transmettre de manière cohérente un message uniforme au sein de tous ces organismes, ainsi que l’a réitéré le Directeur du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, qui a également mis en exergue la méconnaissance des décisions prises au niveau régional par les représentants africains au sein des IMS.
D’où l’importance du rôle que le BCA pourrait jouer en tant que plateforme régionale de plaidoyer politique et relais de ces décisions auprès des représentants africains au sein des IMS.
Pour rappel, le BCA a été initialement créé pour assurer une voix africaine plus forte dans les discours de gouvernance du Fonds mondial, mais son conseil d’administration a décidé en 2020 d’élargir le mandat du Bureau pour permettre à l’organisation de soutenir d’autres africains du secteur public qui représentent le continent dans d’autres organes de gouvernance des IMS. À ce titre, le cadre de gouvernance du BCA a été modifié pour, entre autres, intégrer ce changement de mandat, notamment en faisant siéger des représentants de l’Union africaine et d’autres IMS au sein du conseil d’administration du BCA. Cela permettra de rationaliser et de renforcer la voix de l’Afrique dans les organes de gouvernance des IMS et d’augmenter la probabilité que les décisions prises par ces conseils d’administration reflètent les intérêts du continent et aient plus d’impact.
Pour l’avenir, il a été convenu de lancer d’urgence un processus d’affiliation ou d’intégration du Bureau aux organismes continentaux africains. Cette affiliation pourrait aboutir à la création d’un “Bureau africain de la santé mondiale” et permettrait de coordonner des engagements plus forts de l’Afrique dans les organes de gouvernance des IMS afin de renforcer la voix africaine.