Le Fonds mondial de lutte contre le VIH, la TB et le paludisme investit 52% de ses immenses ressources, soit 14 milliards de dollars US pour trois ans, dans la lutte contre le VIH. En Afrique subsaharienne, le VIH est surtout une maladie des jeunes filles et des femmes; ainsi, une forte proportion d’enfants naît avec ou sont infectés en bas âge en Afrique.
Hors de l’Afrique subsaharienne, le VIH est surtout une maladie d’hommes. Au niveau mondial, certains groupes tels que les travailleurs du sexe et leurs partenaires, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), les consommateurs de drogues injectables sont affectés de manière disproportionnée. Ainsi, la prévention du VIH, la prise en charge et le traitement des personnes vivant avec le VIH nécessitent une approche différenciée. Tels sont les points saillants du rapport de l’ONUSIDA ( 2021)[1].
Nouvelles infections à VIH en Afrique subsaharienne et dans le reste du monde
En Afrique subsaharienne, les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans, qui représentent 10% de la population, comptent pour 25% des nouvelles infections ; les femmes de l’autre tranche en âge de procréer, 25-49 ans, représentent 15% de la population mais 27% des nouvelles infections. D’autre part, les adolescents et les jeunes hommes âgés de 15 à 24 ans, qui représentent également 10 % de la population, sont à l’origine de 8 % des nouvelles infections ; les hommes âgés de 25 à 49 ans représentent 14 % de la population, mais 19 % des nouvelles infections.
Figure 1: Répartition des nouvelles infections à VIH et de la population, par âge et par sexe en Afrique subsaharienne
Hors de l’Afrique subsaharienne, la situation est très différente. Les hommes âgés de 25 à 49 ans, qui représentent 18% de la population, sont à l’origine de 47%[2] des nouvelles infections, soit une différence de 19%. Les hommes plus jeunes, âgés de 15 à 24 ans, qui représentent 8% de la population, comptent pour 13% des nouvelles infections. Les hommes et les femmes âgés de 50 ans et plus sont sous-représentés dans le rapport sur les nouvelles infections.
Figure 2: Répartition des nouvelles infections à VIH et de la population, par âge et par sexe, hors de l’Afrique subsaharienne
Au niveau mondial, les nouvelles infections surviennent de manière disproportionnée chez les hommes âgés de 25 à 49 ans, qui représentent 18 % de la population mondiale et comptent pour 30 % des nouvelles infections. Les femmes âgées de 25 à 49 ans, qui représentent 17 % de la population mondiale, sont à l’origine de 24 % des nouvelles infections ; les adolescentes et les jeunes femmes, qui représentent 18 %, et les hommes âgés de 15 à 24 ans, qui représentent 10 % des nouveaux cas.
Figure 3: Répartition mondiale des nouvelles infections à VIH et de la population, par âge et par sexe
Différentes populations clésvivant avec le VIH en Afrique et dans le monde
Les populations clés sont des groupes de personnes qui sont affectées de manière disproportionnée par le VIH. En général, les travailleurs du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH)[3] les utilisateurs de drogues injectables et les femmes transgenres figurent parmi les populations clés.
Dans le monde, hors de l’Afrique subsaharienne, les HSH constituent le groupe le plus important avec le nombre le plus élevé d’infections à VIH (45%), suivi des utilisateurs de drogues injectables (20%), des clients/partenaires des travailleurs du sexe (15%) et des travailleurs du sexe (10%).
Figure 4: répartition des personnes vivant avec le VIH hors de l’Afrique subsaharienne
En Afrique subsaharienne, le “reste de la population” représente 61 % des personnes vivant avec le VIH. Le deuxième groupe le plus important de personnes vivant avec le VIH (19%) est constitué de clients et de partenaires des travailleurs du sexe. Il s’agit souvent de personnes de sexe masculin. Les travailleurs du sexe représentent 12% des personnes vivant avec le VIH, les HSH 6%; les utilisateurs de drogues injectables et les femmes transgenres représentent 1% des PVVIH.
Figure 5: répartition des personnes vivant avec le VIH hors de l’Afrique subsaharienne et au niveau mondial
Enfants infectés par le VIH
Compte tenu de la transmission verticale du VIH et de sa prévalence chez les personnes en âge de procréer, un nombre important d’enfants, environ 1,7 million, vivent avec le VIH. Parmi ces derniers, 46% ne sont pas sous traitement. La moitié des nouvelles infections à VIH chez les enfants ne se produisent que dans sept pays d’Afrique : Nigéria (14%), Mozambique et Afrique du Sud (8% chacun), Tanzanie (7%), République démocratique du Congo (6%), Zambie (5%) et Ouganda (3%).
Ces pays sont remarquables par la variété de la prévalence du VIH et la taille de leur population. Le Nigéria a une population supérieure à 210 millions d’habitants et une prévalence du VIH de 1,4 %; en revanche, l’Afrique du Sud a une population beaucoup plus faible que celle du Nigéria (60 millions d’habitants) mais une prévalence du VIH beaucoup plus élevée de 19 %.
Figure 6: Répartition des femmes enceintes qui ne sont pas sous traitement, par région 2020
Au moment où le Fonds mondial élabore sa prochaine stratégie et où les pays mettent en œuvre les nouvelles subventions, les rapports de l’ONUSIDA indiquent clairement que la lutte contre le VIH [4] dans le monde ne peut être menée selon une approche unique. Au contraire, l’approche doit être étroitement liée à l’épidémie dans le pays considéré et dans la région.
Il ressort qu’en Afrique subsaharienne, la lutte contre le VIH nécessite de mettre davantage l’accent sur la prévention auprès des adolescentes et des jeunes femmes, des femmes en âge de procréer et des hommes qui sont clients/partenaires des travailleurs du sexe, tout en se concentrant sur les populations clés. Les efforts en matière de prévention et de diagnostic précoce doivent permettre de trouver les personnes à risque et les personnes vivant avec le VIH là où elles se trouvent a déclaré le responsable de la lutte contre le sida au Nigéria. Le VIH étant essentiellement une maladie transmise par les relations hétérosexuelles en Afrique subsaharienne, des milliers d’enfants naissent avec le VIH ou contractent la maladie par l’allaitement. Le fait de repérer leurs mères à un stade précoce permettrait d’éviter cette situation. En outre, les enfants qui vivent avec le VIH devraient être recherchés d’une manière qui respecte leurs droits fondamentaux afin de leur permettre de bénéficier des soins dont ils ont besoin.