Le Nigéria sollicite le Fonds de Préparation aux Pandémies pour améliorer le système d’approvisionnement en oxygène et renforcer la collaboration avec le Fonds Mondial.
Le gouvernement nigérian a proposé au Fonds mondial de servir d’entité de mise en œuvre pour sa portion de financement d’un montant de 13 millions de dollarsUS dans le cadre d’une proposition multi-pays visant à mettre en place des centres régionaux d’excellence en ingénierie biomédicale axés sur l’amélioration des capacités d’approvionnement en oxygène afin de compléter l’investissement du mécanisme de riposte à la Covid C19RM dans ce domaine au Nigéria.
C’est la première fois que le Fonds mondial est sélectionné comme entité de mise en œuvre pour le projet du Fonds de lutte contre les pandémies. Le Nigéria reconnaît les avantages régionaux potentiels de la proposition et le Fonds mondial est disposé à faire office d’entité de mise en œuvre, sous réserve de l’approbation du Conseil d’administration du Fonds de lutte contre les pandémies en octobre 2024. Le ministère fédéral de la santé opte pour faire du Fonds mondial l’entité de mise en œuvre qui intégrera les ressources dans l’investissement existant en matière d’approvisionnement en oxygène, composante qui constitue un solide pilier pour soutenir l’intégration, un partenariat efficace et un engagement stratégique dans la mise en place d’un système de santé résilient et pérenne, permettant ainsi de sauver des vies.
Cette synergie permettra de renforcer la collaboration entre le Fonds mondial, le Fonds de lutte contre les pandémies et les pays afin d’améliorer les fonctions essentielles de prévention, de préparation et de riposte aux pandémies (PPR) dans les pays et territoires éligibles, par le biais d’investissements et d’un soutien technique au niveau national, ainsi qu’aux niveaux régional et mondial. Selon les prévisions, le Fonds de lutte contre les pandémies soutiendra et renforcera le développement des capacités et la mise en œuvre de la prévention, de la préparation et de la riposte aux pandémies, conformément au règlement sanitaire international (RSI 2005), en vue d’atteindre les objectifs relatifs à la couverture sanitaire universelle.
Renforcer la collaboration en vue d’améliorer le SSRP
La proposition multi-pays au Fonds de lutte contre les pandémies a pour but de créer trois centres régionaux d’excellence en ingénierie biomédicale en Afrique de l’Ouest, de l’Est et australe, axés sur les capacités d’approvisionnement en oxygène. Le Nigéria est proposé comme centre de l’Afrique de l’Ouest, avec des investissements ciblant le développement d’une ressource humaine qualifiée dans les domaines des sciences biomédicales et de l’e-santé, l’amélioration de la préparation aux pandémies, et le soutien aux objectifs régionaux en matière de couverture sanitaire. Les investissements couvriront 1) le renforcement des capacités des ingénieurs et techniciens biomédicaux; 2) la modernisation et la construction du centre d’excellence au centre hospitalier universitaire d’Abuja; et 3) le renforcement de la coordination régionale par le biais de partenariats avec le secteur privé et le partage des connaissances. Le Fonds mondial est proposé comme entité de mise en œuvre pour le Nigéria, avec une demande de financement de 13 millions de dollars, incluant des frais administratifs de 7 % (910 000 dollars US), pour une période d’investissement de trois ans qui démarrera en février 2025.
Le Conseil d’administration du Fonds mondial a approuvé la proposition de servir d’entité de mise en œuvre en une opération unique, indiquant qu’elle renforcerait et soutiendrait les investissements existants du mécanisme C19RM dans l’infrastructure d’approvisionnement enoxygène au Nigéria. En renforçant les capacités institutionnelles et professionnelles des ingénieurs biomédicaux, la proposition entend assurer une gestion et une maintenance efficaces des réserves d’oxygène. Si la proposition est approuvée, le Fonds mondial mettra en œuvre ces fonds parallèlement aux investissements actuels dans le domaine de la fourniture d’oxygène.
Positionnement africain pour une utilisation, une coordination et une intégration efficaces des fonds
Daniel Domelevo, membre du Comité d’audit et des finances du Fonds mondial représentant les circonscriptions africaines, a indiqué que la décision du Fonds mondial de servir d’entité de mise en œuvre pour la proposition du Nigéria au Fonds de lutte contre les pandémies est une action ponctuelle et restreinte. Le Secrétariat suggère d’explorer dans un premier temps ce rôle afin d’éclairer les futures collaborations entre le Fonds mondial et le Fonds de lutte contre les pandémies.
Le Nigéria fait montre d’un partenariat solide et d’une bonne gouvernance qui sont essentiels à la mise en œuvre efficace des stratégies du Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. La bonne gouvernance contribue à garantir une utilisation transparente, responsable et efficace des ressources, permettant des interventions ciblées et un accès équitable aux soins.
Grâce à des partenariats stratégiques, diverses expertises et ressources sont mises à profit, optimisant ainsi les efforts déployés pour mettre en place des systèmes de santé résilients. Cette approche collaborative renforce les capacités locales, assure la durabilité et produit des résultats significatifs dans la lutte contre ces maladies et la mise en place de systèmes de PPR solides. En alignant les stratégies sur les besoins nationaux, régionaux et locaux et sur les normes mondiales, une bonne collaboration et une bonne gouvernance permettent non seulement de relever les défis sanitaires, mais également de jeter les bases d’une amélioration à long terme des systèmes de santé et d’une plus grande résilience.
L’appel à propositions du Nigéria met l’accent sur la synergie entre les centres, en reliant les trois centres d’excellence régionaux en ingénierie biomédicale au monde universitaire, soutenant la maintenance des équipements et garantissant la sécurité du personnel de santé.
Cette proposition encourage également les partenariats entre pays en vue de relever des défis communs dans le domaine de la santé grâce à une caractéristique spécifique des propositions multipays et régionales. Les pays qui ont bénéficié de subventions multi-pays lors d’appels précédents peuvent postuler pour des subventions monopays et multi-pays dans le cadre du deuxième appel à propositions.
La proposition examine les partenariats dans plusieurs domaines clés liés aux initiatives du Fonds de lutte contre les pandémies, notamment la co-création et l’inclusion. Elle souligne que la proposition doit être co-créée avec la participation des parties prenantes concernées, dans le respect des principes de co-création, de copropriété, d’inclusion et de participation tout au long de la mise en œuvre du projet, et utiliser des mécanismes de coordination favorisant la coordination aux niveaux national et régional, indiquant que les activités prévues contribueront à améliorer la coordination intersectorielle. Cette démarche implique des mécanismes directs et indirects dans l’optique de renforcer la coordination entre les différents secteurs et pays.