Le Burundi se classe parmi les rares pays en Afrique de l’Ouest et du Centre à avoir atteint les objectifs de 95-95-95 liés à la lutte contre le VIH/SIDA/IST ; se classant ainsi deuxième après le Royaume d’Eswatini. Cela signifie qu’à présent au Burundi : 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 95 % des personnes qui savent qu’elles sont séropositives au VIH ont accès à un traitement, et 95 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable.
Se faisant, le pays a reçu la reconnaissance du PEPFAR pour les efforts consentis dans la lutte contre le VIH/SIDA dont les résultats étaient supposés poindre à l’horizon 2030
Découvrez comment en quatre points saillants
Les principaux facteurs transversaux qui ont contribué à l’atteinte des 95-95-95 au Burundi sont entre autres :
L’engagement politique : la Première Dame, Son Excellence Mme Angeline Ndayishimiye s’est fortement mobilisée dans la riposte au VIH ainsi que dans la mobilisation des ressources ce qui a permis une continuité dans la mise en œuvre des interventions. Cet engagement politique se traduit également par l’inestimable appui des partenaires techniques qui a été matérialisé par une la bonne collaboration et une synergie d’action vers l’atteinte des objectifs. A noter également l’engament du Ministère de la Santé par l’adoption et la mise en œuvre rapides des directives de l’OMS notamment le « tester, traiter et traquer tout le monde » à travers un plan de mise en œuvre.
La décentralisation de la prise en charge et la délégation des tâches : la politique de délégation des tâches est effective et a été accompagnée par un renforcement du système de santé notamment le renforcement du plateau technique et des capacités des prestataires à tous les niveaux. La politique de décentralisation de la prise en charge a été appliquée d’abord pour les adultes à partir de 2012, puis a été étendue aux enfants en 2018. Le nombre de sites de prise en charge est passé de 512 en 2016 à 885 en 2020. Ces 885 sites permettent un bon maillage de l’ensemble du territoire et un rapprochement de la prise en charge aux bénéficiaires. En effet, en optant pour la décentralisation et la délégation des tâches, le Burundi a permis à un large éventail de structures de soins (publiques, communautaires) et de prestataires de soins de santé de répondre aux besoins des personnes vivant avec le VIH. Cette stratégie permet des gains d’efficacité du système de santé dans la fourniture des soins complets axés sur le patient et l’atteinte des communautés défavorisées.
L’engagement de la société civile: la société civile engagée dans la lutte contre le VIH a joué le rôle moteur dans le développement et la mise en œuvre des approches différenciées de prévention, de dépistage, de traitement et de prise en charge. La création du Cadre Consultatif et Décisionnels des Organisations de Personnes vivant avec le VIH (CCDP+ )a permis une meilleure implication des personnes vivant avec le VIH et une bonne coordination des interventions des organisations de personnes vivant avec le VIH, notamment dans le plaidoyer. Cet engagement surtout des personnes vivant avec le VIH est un facteur de responsabilisation de ces derniers dans la lutte contre la stigmatisation du VIH/sida et démontre la résilience dont font preuve les personnes vivant avec le VIH. Au-delà des personnes vivant avec le VIH, les pratiques novatrices ont facilité l’utilisation des services chez les populations clés qui étaient confrontées à des obstacles socioculturels, structurels et législatifs.
La disponibilité des intrants: La disponibilité des intrants de dépistage et des ARVs a permis de dérouler sans difficulté l’ensemble des activités. Cette disponibilité a joué un rôle important dans la continuité des services et dans la motivation des acteurs.