Un événement parallèle intitulé “Voix africaines, leadership africain: Un dialogue pour renforcer le partenariat avec le Fonds mondial, s’est tenu à Luanda, en Angola, le 28 novembre 2023, en marge de la réunion des Ministres de la santé du Secrétariat de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Co-organisé par le Fonds mondial, le Bureau de la circonscription africaine (BCA), le ministère angolais de la santé, et le Secrétariat de la SADC, l’événement a rassemblé 60 personnes, dont des ministres de la SADC, des secrétaires permanents et leurs délégations, ainsi que des fonctionnaires de la SADC. Les objectifs étaient (i) de présenter et de célébrer le partenariat avec les dirigeants africains, en particulier pour leur plaidoyer tout au long de la campagne de reconstitution des ressources pour le cycle 7, (ii) d’engager les Ministres de la santé de toute l’Afrique dans un dialogue sur leurs priorités dans le cadre du partenariat avec le Fonds mondial, dans la perspective de la campagne de reconstitution des ressources pour le cycle 8 et (iii) de sensibiliser les participants sur le rôle que joue le BCA auprès des pays africains en veillant à ce que les décisions de gouvernance du Fonds mondial tiennent compte de leurs priorités et de leurs spécificités, entre autres.
Appropriation et forte volonté politique
Au moment de planter le décor pour le dialogue, S.E. Silvia Lutucuta, Ministre de la santé de l’Angola, a rappelé la nécessité cruciale de mettre en place des stratégies de santé qui favorisent l’appropriation par les pays et qui soient en adéquation avec les agendas nationaux en matière de santé. Dans son allocution d’ouverture, Angèle Makombo N’tumba, Secrétaire exécutive adjointe de la SADC, a souligné l’engagement dynamique de la région. Elle a rappelé que six pays de la sous-région s’étaient engagés à verser 23 millions de dollars lors de la 7ème reconstitution des ressources du Fonds mondial à New York (États-Unis): la République démocratique du Congo, l’Eswatini, le Malawi, l’Afrique du Sud, la République-Unie de Tanzanie et le Zimbabwe. Cette somme représente près de 36 % des promesses faites par les dix-huit pays africains qui se sont engagés.
D’autre part, toujours au sujet de l’appropriation, la SADC a entrepris de mettre en œuvre le Cadre d’action de la SADC pour le financement durable de la santé et de la lutte contre le VIH, qui a été mis en place parce que “les économies des États partenaires d’Afrique de l’Est sont relativement petites et dépendent donc fortement des bailleurs de fonds pour le financement de la santé et de la lutte contre le VIH”. Si les contributions des bailleurs de fonds sont encore importantes au niveau mondial, elles devraient au mieux plafonner (rester au même niveau nominal dans l’avenir) ou diminuer au fur et à mesure de la croissance des économies nationales”. L’appropriation permet de s’émanciper des financements extérieurs.
Par ailleurs, pour favoriser l’avancement des programmes mis en place dans la région, les Ministres de la santé ont souligné l’importance d’assurer un financement durable de la santé, en particulier dans le domaine de la nutrition. Ils ont confié au Secrétariat la responsabilité de mobiliser des ressources supplémentaires pour soutenir le Centre de financement de la santé de la SADC. Ce centre soutient déjà une série d’activités au niveau national, notamment des dialogues nationaux sur le financement au sein des États membres. La Tanzanie, souvent citée en exemple, représentée par le Dr John Jingu, secrétaire permanent du Ministère de la santé, a souligné l’importance de la mobilisation des ressources nationales pour compléter les partenariats internationaux, dont celui avec le Fonds mondial. Il a mis l’accent sur la lutte stratégique menée par la Tanzanie, comme la mise en œuvre du projet de loi sur l’assurance santé universelle, et a présenté les réalisations du pays en matière de partenariats public-privé dans le domaine des soins de santé.
Dans un contexte de raréfaction des ressources, Linda Mafu du Fonds mondial a relevé la nécessité
d’intensifier les efforts et la mobilisation au niveau national lors de la prochaine reconstitution des ressources du Fonds mondial et a insisté sur le rôle essentiel du prochain cycle de reconstitution pour le renforcement des systèmes de santé et la promotion de l’engagement communautaire.
Un bureau pour les circonscriptions des pays africains
Le Bureau de la circonscription africaine (BCA) est le représentant officiel de l’Afrique au sein du Fonds mondial. Son rôle essentiel est de défendre les intérêts du continent et de veiller à une utilisation stratégique des ressources afin de relever les défis sanitaires les plus urgents. Angèle Makombo N’tumba a reconnu le soutien inestimable du BCA dans la formulation des priorités stratégiques de l’Afrique au sein de l’écosystème du Fonds mondial. A son avis, au fil des ans, le BCA a joué un rôle essentiel dans la défense des intérêts du continent et dans l’assurance que les ressources répondent efficacement aux défis du continent dans le domaine de la santé.