Dans le cadre d’une alliance stratégique avec le Fonds mondial, l’OMS AFRO, le processus « Avenir des initiatives mondiales pour la santé » (FGHI) et GAVI, le Bureau de la Circonscription Africaine (BCA) a organisé un événement parallèle lors de la 73ème réunion du Comité régional de l’OMS/AFRO qui s’est tenu le 31 août 2023, à Gaborone, au cœur du Botswana. Intitulé “Priorités stratégiques pour l’engagement de l’Afrique dans les initiatives mondiales pour la santé”, cet événement a marqué un tournant important, révélant ainsi le rôle croissant de l’Afrique dans l’orientation de l’avenir de la santé mondiale.
Dans une proposition inédite, les dirigeants ont préconisé de faire du comité régional de l’OMS/AFRO une plateforme permettant d’identifier les priorités communes en matière de santé sur l’ensemble du continent. Le BCA est apparu comme un catalyseur de changement dans la diplomatie sanitaire mondiale, par le biais de l’élaboration de stratégies synchronisées adaptées aux besoins de chaque pays, y compris dans les États caractérisés par une instabilité politique. L’accent a été mis sur le rôle essentiel de l’appropriation et de l’adaptabilité au niveau local, car les solutions doivent être enracinées dans les communautés desservies et guidées par les priorités en constante évolution des dirigeants africains.
Les dirigeants du processus « Avenir des initiatives mondiales pour la santé » (Future of Global Health Initiatives” (FGHI)) ont dévoilé les actions entreprises à ce jour pour écouter les voix africaines de manière active dans le cadre de cette initiative en cours et limitée dans le temps, parcours multipartite de dialogue, de recherche, de délibération et d’action qui devrait s’étendre jusqu’en 2023. Le processus FGHI a pour but de repenser les initiatives mondiales en matière de santé afin de les rendre plus efficaces, plus efficientes et plus équitables. Il entend faire en sorte que ces initiatives soient complémentaires aux financements nationaux pour un impact maximal, en orientant les pays vers la couverture sanitaire universelle (CSU).
Des représentants de divers pays ont partagé leurs expériences, soulignant l’importance primordiale de la collaboration, de la rationalisation des efforts et de la synchronisation des priorités. La Guinée-Bissau a exposé les défis auxquels les nations africaines sont confrontées dans le cadre du renforcement de leurs systèmes de santé, en mettant l’accent sur le besoin urgent de financements externes et de partenariats avec des initiatives mondiales pour la santé telles que le Fonds mondial. Le Tchad a soutenu de manière éloquente la notion de collaboration au lieu de la concurrence entre les initiatives mondiales en matière de santé. La nécessité de renforcer les systèmes de santé communautaires et d’encourager les partenariats avec la société civile dans l’optique notamment d’atteindre les populations marginalisées a été évoquée avec insistance. En élaborant un plan stratégique pour le secteur de la santé, le Malawi a dévoilé son projet d’harmonisation de la planification, de la budgétisation et de la production de rapports, en exploitant efficacement le soutien des initiatives mondiales en matière de santé.
Un consensus s’est clairement dégagé sur le fait que les mécanismes de coordination au niveau national doivent se montrer à la hauteur de la situation, en assurant une gestion efficace des fonds provenant des initiatives mondiales dans le domaine de la santé, afin de promouvoir l’efficacité et la redevabilité. Les témoignages ont également mis en évidence le pouvoir indéniable de la collaboration, du dialogue et du partenariat entre les nations africaines, aboutissant à un appel à l’organisation de sessions dédiées à des réflexions plus approfondies sur le sujet.
Au moment de la clôture de cet événement inédit, un message s’est imposé à tous : L’Afrique n’est pas seulement une partie prenante, mais un pionnier ayant toutes les chances de diriger l’agenda de la santé mondiale dans une nouvelle ère.